Pix'n Love Rush

Ceux qui regardent un peu les liens que j’indique sur la colonne de droite ont sûrement déjà remarqué que j’apprécie le travail effectué par les éditions Pix’n Love, travail qui fait de notre beau pays un précurseur dans l’étude et la diffusion de la culture vidéoludique. C’est donc avec un intérêt certain que je me suis penché sur le cas de Pix’n Love Rush, un jeu Iphone « sponsorisé » par la maison d’édition, et co-développé par Bulkypix et Pastagames (pour le game-design). Je craignais un peu le piège à fans facile, mais l’intérêt des jeux dématérialisés (le seul en réalité! Mais je reviendrai sur ce sujet un autre jour…), notamment sur Iphone, c’est que leur prix réduit permet de prendre quelques risques! Et pour 0,79€, il aurait été bête de se priver !

Crevons tout de suite l’abcès : malgré l’amitié évoquée entre Bulkypix et certains membres des éditions Pix’n Love, l’association est plus un coup de pub réciproque qu’un véritable travail concerté; pour preuve, le concept et le personnage de Pix le Chat sont issus d’un jeu XBox Live Arcade, j’ai nommé Arkedo Series 003 – Pixel !. En gros les éditions Pix’n Love qui viennent de s’internationaliser et cherchent logiquement à se faire connaître à l’étranger s’offrent une vitrine mondiale, tandis que Bulkypix trouve un vecteur de premier choix pour atteindre les vieux rétrogamers (pléonasme?) comme moi… Mais bon, si le jeu est bon, on pardonnera sans difficulté cette petite publicité, bien légitime par ailleurs venant de deux petites sociétés en plein développement !

Le jeu justement… Le principe est simple, addictif, vieux comme les jeux vidéos et on peut le résumer en un seul mot : highscore (ou scoring, pour parler de façon plus « moderne »). Pas d’histoire, ni de début ou de fin, et pour cause : les niveaux, très courts, s’enchaînent aléatoirement jusqu’à la fin du temps réglementaire (5 min dans le mode chrono, seul disponible au début) ou le Game Over (soit lorsque le petit coeur représentant la vie du joueur a perdu toutes ses unités). Pix le Chat est confronté à 4 entités : les + qui ramènent des points, les – qui brisent les combos, les anges (pas touche!) et les chauve-souris qu’il faut buter. Sautant de plate-formes en blocs flottants, le félin de pixels doit simplement ramasser le plus de points possibles, les combos s’avérant indispensables pour faire de gros scores. Pour survivre dans ce monde de brutes, les possibilités sont réduites à quatre commandes : droite, gauche, saut et tir (un tir vers le haut qui retombe un peu plus loin, ce qui s’avère être une idée particulièrement perverse de la part des développeurs! Ceux qui briseront un combo dévastateur en se prenant leur propre tir dans la tronche comprendront :)) ).

Une fois le mode 5 min bouclé une première fois, le mode infini s’ouvre au joueur, dont le défi est désormais de faire le plus de points possibles, en survivant le plus longtemps. Pour ceux qui aiment comparer la longueur (des barres de score), le jeu permet d’interagir avec le Game Center de l’Iphone. Enfin, petite douceur supplémentaire, quelques « achievements », comparables aux succès et autres trophées auxquels nos consoles nous ont habitués, ont été prévus. Malheureusement, lorsqu’un de ces objectif est atteint, rien ne l’indique au joueur en cours de partie.

Le jeu est donc très classique, voire basique, dans son déroulement, et il faut bien reconnaître que la maniabilité souffre de quelques petits défauts, notamment en ce qui concerne la précision et la réactivité, ce qui est très préjudiciable dans ce type de jeu, et particulièrement dans Pix’n Love Rush qui, comme son nom l’indique, oblige le joueur à la plus grande célérité en raison d’un scrolling automatique et parfois très rapide… Il faut cependant reconnaître que de ce côté-là les développeurs ne pouvaient pas faire grande-chose, l’Iphone n’étant définitivement pas une console de jeu digne de ce nom !

Jeu classique, maniabilité parfois approximative… On peut dès lors se demander si Pix’n Love Rush mérite que l’on s’y attarde. Et la réponse est sans hésitation aucune : oui ! Le jeu s’avère en effet diablement addictif, notamment en raison de sa réalisation old-school. En prenant le parti d’utiliser des graphismes simplifiés et pleins de gros pixels, l’équipe en charge du développement s’est elle-même imposée un défi qui, pour être relevé, l’a forcé à faire preuve de créativité. Ainsi, l’environnement, mais pas les éléments de jeu, change-t-il dès qu’un combo d’un certain niveau a été réalisé (et retourne à des états antérieurs lorsque les combos sont perdus). Face à la beauté des environnement proposés, et à leur côté rétro assumé, le joueur éprouve un réel plaisir, et une véritable envie de s’améliorer afin de tous les découvrir.

Pour éviter que le mode 5 min, une fois terminé et le mode infini débloqué, ne soit délaissé par les joueurs, les développeurs ont par ailleurs eu l’idée de différencier les environnements accessibles dans chacun des modes de jeu : le mode 5 min propose des hommages appuyés au Virtual Boy et à la Game Boy, tandis que les univers du mode infini sont moins fortement marqués, mais tout aussi charmants. Le jeu est donc un feu d’artifice visuel permanent, que vient appuyer un environnement sonore tout en chiptunes, plaisant à un point tel que je joue avec le son (ce que je ne fais quasiment jamais sur Iphone…).

Classique en apparence, Pix’n Love Rush est cependant bien plus qu’un coup marketing : une ode à la beauté des pixels, à la dimension artistique si particulière des jeux vidéos et, au final, un piège qui vous obsédera pour peu que le terme Highscore vous fasse vibrer !

Bob Dupneu

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