Un Game & Watch reconstitué

Un bon collectionneur de jeux vidéos doit avoir le flair pour dénicher de bonnes affaires et un petit côté débrouillard pour remettre en état ses trouvailles. Certes, avec le développement de la Toile et l’apparition de sites comme eBay et Price Minister, il est aujourd’hui possible de trouver en quelques clics n’importe quel jeu, console ou goodies, et ce dans des états divers, allant de la cartouche en loose au blister intact. Mais le collectionneur, le vrai, sait que les meilleures affaires se font encore sur les bons vieux vide-greniers… et puis eBay ne pourra jamais procurer le plaisir ressenti à la découverte entre deux carafes Ricard d’un petit trésor 😀

Ainsi, voici l’histoire de mon tout nouveau – ou presque – Game & Watch « Mario Bros.« . Tout commence en mai dernier, alors que je parcourais les allées du vide-grenier de ma ville. Au beau milieu d’une table proposant tout un tas de bric-à-brac sans le moindre intérêt, je remarque une chose incroyable : un G&W en boîte, et dans un état correct qui plus est ! Sans en avoir l’air, et surtout sans laisser transparaître sur mon visage impassible une once d’intérêt – synonyme de brusque augmentation des  prix – je me rapproche de la chose et m’en empare pour l’inspection de rigueur. Las! L’ouverture de la boîte ne fait que confirmer ce que son poids laissait supposer : point de jeu à l’intérieur, ni même de notice… Seule la protection de polystyrène permet à la boîte de garder sa forme, le G&W abandonné en son temps à un enfant quelconque ayant probablement connu un destin funeste…

Je laisse donc la boîte et m’en retourne dans les allées de la brocante… pour bientôt revenir une pièce de vingt centimes à la main, que le vendeur est bien trop heureux de recevoir en échange d’un vieil emballage qui a échappé on-ne-sait-trop-comment à la poubelle. Pour quelques centimes et un encombrement négligeable, j’ai en effet considéré après quelques mètres qu’il y avait quelque chose à faire de cette boîte!

N’étant pas expert en G&W, j’effectue quelques recherches une fois mon domicile réintégré : « Mario Bros. » G&W n’étant pas un très bon jeu, il ne s’en est pas écoulé beaucoup d’exemplaires. Conséquence surprenante mais logique : le jeu est aujourd’hui relativement rare et recherché. Bonne nouvelle pour son possesseur, mais découverte embarrassante pour le propriétaire de boîte que je suis devenu! En effet, mes chances de trouver le G&W manquant, sans parler de sa notice, en brocante, sont très minces…

Quelques semaines plus tard, alors que je farfouille un peu sur les sites de ventes en ligne, quelle n’est pas ma surprise de trouver une annonce proposant la notice de « Mario Bros. » G&W! Le prix, cinq euros, étant raisonnable (enfin… tout est relatif : il ne s’agit que d’un petit livret tricolore qui a du coûter quelques centimes de francs à fabriquer!) et aucun enchérisseur ne s’étant manifesté avant la dernière minute, je passe ma super technique de « l’enchère sournoise dans les cinq dernières secondes » et complète ma magnifique mais inutile boîte d’une notice, tout aussi belle et inutile.

Conscient de l’absurdité de la situation, je décide de remplir ma boîte et pars à la recherche, une fois encore sur le Net, de l’élément central, constituant oserais-je dire, d’un Game & Watch de collection : le Game & Watch ! Quelques semaines me sont encore nécessaires pour trouver un boîtier en bon état – seul le cache-pile, cannibalisé sur un autre G&W, est d’une teinte légèrement différente – et à un prix abordable (une vingtaine d’euros). Ainsi donc, pour moins de trente euros, je peux enfin ajouter à ma collection un G&W complet (ou quatre G&W incomplets, pour les esprits de contradiction), alors que sa côte se situe aux environs de 50€! Quand je vous disais qu’il faut avoir du flair et être passé maître dans l’art du système D pour collectionner les jeux!

Par ailleurs

Castlevania, légendaire série de Konami, fête aujourd’hui ses 25 ans! Après Metroid, Dragon Quest et Zelda (et Sonic qui fête ses 20 ans), 2011 aura été l’année des grosses licences (ou bien est-ce 1986?). Étonnamment, Konami ne semble pas très concerné par cet anniversaire, que même le site officiel n’évoque pas!

Pour fêter la longévité de cette série, je vous propose de (re)découvrir l’interprétation par l’artiste français Orioto de l’univers parcouru depuis un quart de siècle par la famille Belmont.

Bob Dupneu

3 comments

  1. C’est marrant comme les collections peuvent s’avérer plus fun par les aventures qu’elles génèrent que l’objet de convoitise en lui-même 🙂
    Peu importe la destination, c’est le voyage qui compte!

    Reste à savoir si tu pousseras maintenant le vice jusqu’à chercher le bon cache pile? 😀

  2. Je suis assez d’accord : au final, les objets n’ont d’intérêt que l’histoire qui s’y rattache! C’est pour cette raison que j’ai du mal à comprendre les collectionneurs qui se spécialisent dans les objets neufs encore sous emballage plastique…
    Pour le cache-pile, je doute d’en trouver un isolé, et vandaliser un G&W complet serait un peu dommage. Mais un ‘ti coup de peinture, pourquoi pas…

  3. Ouais le stockage d’objets neuf sous blister n’a presque que d’intérêt pour augmenter la côté de l’objet à la revente j’ai l’impression !

    Mais ça fait effectivement perdre pas mal du charme de la collection.

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