Super Mario Bros

1985 – Nintendo
Version testée : Nintendo Entertainment System
Conditions du test : émulation avec Nestopia
09 octobre 2010

Lorsque Nintendo décide de se lancer sur le marché des consoles de salon, en pleine crise des jeux vidéos, il lui faut une killer app’, un jeu qui fera sa vendre sa nouvelle console, la FAMICOM. La réalisation d’un tel jeu, dont la réussite est vitale pour la compagnie, est confiée à l’homme qui a déjà permis à Nintendo de percer en arcade : Shigeru Miyamoto. Miyamoto va alors reprendre le personnage de Jump Man qui affrontait Donkey Kong quelques années auparavant, et qui s’était par la suite illustré avec son frère dans le jeu Mario Brothers (toujours en arcade), et développer autour du personnage un gameplay novateur et ultra-calibré.et surtout un univers qui rentrera dans la légende.

Une princesse enlevée

Le scénario est simple, pour ne pas dire simpliste : la princesse du royaume champignon, Peach, a été enlevée par l’immonde Bowser (sorte de croisement entre une tortue et un dragon) qui la retient prisonnière dans un de ses nombreux châteaux. Mario (et accessoirement son frère Luigi) décide par conséquent de partir au secours de la belle, sans se soucier un instant des dangers qui l’attendent : les cruels goombas (enfin cruels…des champignons qui marchent, quoi!), les koopas (des tortues vertes ou rouges, et parfois volantes !), les frères marteaux ou encore les plantes carnivores… Et ceci sans compter les boules de feu, les trous, la lave, et les méduses… Vous l’aurez compris, la balade de Mario ne sera pas de tout repos !

C’est donc armé de son seul courage que Mario part à l’assaut des huit mondes, chacuns divisés en quatre niveaux : Super Mario Bros propose donc 32 niveaux de difficulté progressive, et qui proposent plusieurs univers distincts mais étonnamment bien agencés : la surface du royaume champignon avec ses tuyaux et son ciel bleu, le sous-sol sombre et retors, le monde sous-marin et sa faune, les chateaux de Bowser pleins de lave… Et ceci sans compter les variations offertes autour du même thème : balade de nuit au monde 3, plateaux surélevés ou encore parfois champignons géants !

Un monde cruel

Pour l’aider dans sa quête, Mario peut heureusement compter sur divers objets forts utiles : le champignon magique (ça ne passerait plus la censure aujourd’hui…) qui le fait grandir, la fleur de feu qui lui permet de tirer des boules de feu sur ses ennemis (ne cherchez pas la logique, il n’y en a pas !) et les champignons encore plus magiques que les premiers qui redonnent à Mario une précieuse vie. Et il en aura besoin le bougre : outre les ennemis qui ne cessent d’intenter à son intégrité physique (un contact et Mario redevient minuscule. Un nouveau contact dans cet état, et Mario meurt !), le plombier (car Mario est plombier… Ne cherchez pas la logique, il n’y en a pas!) pourra compter sur le joueur pour le précipiter, au choix, dans un trou sans fond, dans une mare de lave, sur une boule de feu ou bien encore sur une balle géante…

Ces décés prématurés ne pourront en aucun cas être mis sur le compte de la maniabilité, tant cette dernière est irréprochable : un bouton de saut, un bouton pour tirer les boules de feu et courir si on le laisse enfoncé. Le placement des obstacles et des ennemis est fait avec intelligence, et si les premiers niveaux servent avant tout à se familiariser avec les contrôles, traverser le monde de Mario devient très vite une affaire de concentration et de réflexes conditionnés. Esquiver les ennemis et survoler les fosses pour atteindre la plate-forme convoitée ne serait pourtant pas si compliqué sans ce satané chronomètre à l’expiration duquel Mario meurt! Il est d’ailleurs impossible d’oublier le temps qui s’écoule : lorsque la fin est proche, la musique s’accélère, ajoutant à une situation déjà compliquée un motif supplémentaire de stress !

Les musiques sont par ailleurs inoubliables bien que (très) peu nombreuses : au nombre de quatre, elles viennent identifier chacun des quatres univers présents : la surface, le sous-sol, la mer et le château de Bowser. Il est d’ailleurs édifiant de constater que les quatre univers de Super Mario Bros correspondent aux quatre éléments fondamentaux : l’air, la terre, l’eau et le feu. Lorsqu’un jeu est un chef d’oeuvre, il l’est jusqu’au bout!

La naissance d’une légende

Alors que retenir au final de Super Mario Bros? Son gameplay réglé aux petits oignons? Un graphisme qui, malgré les années et le retard technologique, garde un charme indéfinissable? Des musiques inoubliables et qui ne lassent jamais? Super Mario Bros, c’est tout ça, et bien plus encore : il s’agit d’un univers complet, d’une balade onirique dans un monde unique. Le joueur ne retient pas de Super Mario Bros sa difficulté ( et pourtant finir le jeu n’est pas à la portée du premier venu), mais la joie éprouvée en découvrant une Warp Zone, la fierté d’un enchaînement de sauts rythmé et réussi ou encore le plaisir de découvrir un haricot magique qui l’emménera dans les nuages.
Super Mario Bros inaugure la légende de Mario et son iconographie : les pièces, les goombas, les tuyaux… Ce jeu impose dès l’origine ce qui fera Mario : un plaisir de jeu immédiat, une grande profondeur dans le système de jeu et surtout un univers insouciant et internationalement signifiant !

Bob Dupneu

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