L'Histoire de Nintendo vol.3

Depuis quelque temps déjà, les publications françaises concernant les jeux vidéos gagnent en intérêt et en maturité, mouvement déjà assez ancien, mais qui s’accélère depuis un peu plus de deux ans, avec l’apparition de mooks appelés, je pense, à remplacer à terme les mensuels classiques de type Joypad et Consoles +, rescapés bien mal en point de la grande époque de la presse vidéoludique française…

On peut certes reprocher au mouvement d’être en quelque sorte confisqué par un petit groupe de journalistes que l’on retrouve un peu trop à mon goût (les équipes de No Life et Ig Mag sont à mon sens un peut trop liées pour éviter des redites dans les sujets traités…), mais la qualité globale de l’ensemble suffit à passer outre ce petit désagrément, qui existait déjà à l’époque où Player One se vendait encore… Au coeur de cette importante mutation se trouvent les Editions Pix’n Love qui, en plus d’un mook retrogaming de qualité proposent de nombreuses publications portant sur notre loisir préféré. Sans véritable concurrence il est vrai…

Un temps directeur éditorial du mook Pix’n Love et gérant de la maison d’édition, un auteur nommé Florent Gorges s’est lancé le pari un peu fou de retracer l’histoire de Nintendo, de ses origines à nos jours. Les deux premiers volumes, qui retraçaient le parcours de Big N des premières hanafuda aux Game & Watch, ne manquaient pas d’atouts et démontraient le profond travail de recherche effectué par l’auteur, mais restaient un tantinet éloignés du monde vidéoludique à proprement parler. Ils n’étaient cependant qu’une mise en bouche nécessaire avant de décrire le parcours hors norme de Nintendo dans le monde des consoles de jeu; et force est de constater qu’avec le troisième volume consacré à la Famicom/NES qui vient de sortir aux éditions Pix’n Love et Omaké Books (la maison d’édition créée par Florent Gorges), tout fanboy Nintendo, en pleine crise ou repenti, ne pourra qu’exulter, que dis-je, tressailler de joie! Mais l’ouvrage est également un must have pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’histoire du monde vidéoludique, fanboys ou non…

Matériellement, le livre est de fort belle facture, bourré d’illustrations, souvent totalementinconnues en Occident, et bien épais. Epaisseur nécessaire pour contenir les analyses, anecdotes et autres trivias dont regorge l’ouvrage… Saviez-vous notamment qu’avant Mario, la Famicom disposait pour mascotte d’un clone de Son Gôku au nom plus qu’étrange?

Konkichi, première mascotte de la Famicom

Les interviews des acteurs de l’épopée Famicom démontrent à quel point la bataille menée par Nintendo pour la domination du marché fut épique et riche en rebondissements. Florent Gorges n’a pas oublié de consacrer une bonne partie de son oeuvre à l’histoire de la NES en France, initiative fort louable tant les japonais et les américains se concentrent dans leurs études et leurs historiques sur leurs propres situations.

L’histoire de Nintendo volume 3 est un ouvrage de référence pour les collectionneurs, car aucun périphérique, jeu ou accessoire ne semble avoir été oublié : un encadré est même consacré aux fameuses touches carrées des premières séries de Famicom. L’ensemble se parcourt avec délectation tant l’auteur semble enthousiaste à l’idée de transmettre son savoir sur le sujet! La NES ayant été la première console que j’ai possédée, la lecture de ce troisième volume m’a replongé un quart de siècle en arrière, époque à laquelle le gamin que j’étais découvrait la passion qui le suivrait jusqu’à aujourd’hui…

Je ne peux que conseiller à tous les joueurs un minimum éclairés la lecture de l’histoire de Nintendo volume 3; Florent Gorges prouve que son pari un peu fou ne semble pas l’être tant, au vu de la masse considérable d’informations qu’il a rassemblée. Pour ma part j’attends avec impatience le volume 4 qui sera en toute logique consacré à la Super Famicom/Super Nintendo (ou au Game Boy?), ainsi que la Bible Nintendo qui arrivera en retard… Et d’ici là, je retourne me plonger dans une des grandes périodes de l’histoire des jeux vidéos, lorsque tout restait à inventer, et au cours de laquelle les journalistes de Tilt, gavés de softs pour micro-ordinateur, qualifiaient sans humour Super Mario Bros de « médiocre »… Comme quoi, même une légende de la presse vidéoludique peut s’être trompée!

Bob Dupneu

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