Bob a joué à… Hotline Miami

Le jeu dit indépendant (« indé » quand on veut être à la page) n’est pas récent, loin de là. Il a toujours existé sous une forme ou une autre, dans le monde PC tout du moins. Mais depuis l’apparition des plate-formes de téléchargement sur les consoles de salon, il a été découvert par le grand public, et les journalistes spécialisés se sont empressés de trouver un nom à ce phénomène. Quoiqu’il en soit, le milieu du jeu indépendant (il serait intéressant de débroussailler un peu le terme, soit dit en passant. Mais il est une heure passée et je me lève tôt demain, alors peut-être une autre fois…) a lui aussi ses stars : Braid, Trials HD ou encore Angry Birds. Il y a quelques mois déjà, un petit nouveau a commencé à faire parler de lui  sur Steam et Good Old Games : Hotline Miami.

Surfant sur la mode du Pixel Art, Hotline Miami propose au joueur d’incarner un tueur (à gages ?) qui plane grave, afin d’aller massacrer on-ne-sait-pas-trop-qui pour des-raisons-qui-ne-sont-pas-explicites. Quoiqu’il en soit, notre Léon de service enfile son masque de poulet (ou de cheval, ou de cochon…) et se rend dans l’appartement de ses futures victimes. Une fois sur place, la boucherie peut commencer, et tout est bon pour éliminer son prochain : du fusil de chasse à deux coups de tonton Raoul au magnum, en passant par le katana et le tesson de bouteille. Mais n’est pas boucher qui veut : avant de transformer tous les gros durs présents dans l’appartement en boulettes de viandes bien tendres, le joueur devra mettre au point un chemin d’attaque idéal, déterminer l’ordre et le mode des exécutions, et faire preuve de dextérité. Car dans ce monde cruel, la moindre approximation sera fatale à notre pauvre avatar…

Hotline Miami, c’est donc avant tout étudier les patterns ennemis, comprendre leurs réactions et apprendre par l’échec. Entre les ennemis vicieusement placés par les level designers, ces fichus chiens (depuis Resident Evil, je ne peux plus supporter les chiens dans les jeux vidéo), les petites pertes de concentration et – il faut bien l’avouer même si le jeu est encensé par la critique – les petites rigidités du gameplay, le joueur devra s’habituer à mourir. Mais le respawn est immédiat, et les niveaux sont assez courts pour laisser un espoir de l’emporter, ce qui fini toujours par arriver avec assez de patience et d’intelligence. Viendra ensuite le temps du scoring.

Les graphismes sont, on l’aura compris, composés de gros pixels qui tâchent, mais proprement. Le Pixel Art étant véritablement un choix artistique, ce rendu ne gâche en rien le plaisir de jeu, bien au contraire : Hotline Miami bénéficie d’un charme désuet très agréable. Les musiques du jeu ont également fait sa renommée, et cela est fort compréhensible. Entre les morceaux de transition qui transpirent le LSD mal digéré et les musiques de niveau rythmées et envoûtantes, le joueur bénéficie d’un environnement sonore de haut niveau. Et cela sans parler des bruitages, de très bonne facture et rendant l’usage des armes jouissif.

Car il faut bien avouer que ce qui fait l’intérêt de Hotline Miami, c’est aussi son aspect hyper violent et subversif : entre les délires de drogués de l’avatar, les mises à mort sadiques et sanglantes et son ambiance trashounette, le jeu joue la carte de la provocation, et cela plaît. Certains joueurs plus prude que la moyenne des ludophiles seront peut-être outrés… Ce n’est pas mon cas, puisque j’ai tout pratiqué : de l’hyper-violent façon Carmageddon au politiquement incorrect de GTA, en passant par le militaro-patriotisme des FPS modernes et le scabreux d’un Oppai Slider 2 (et si vous connaissez, vous ne pouvez pas juger !). De là à se demander si Hotline Miami aurait eu le même succès sans cette aura sulfureuse…

S’agissant d’une critique rapide d’un jeu que je n’ai pas encore terminé, je ne me prononcerai pas. Mais il faut reconnaître que le jeu ressemble quand même pas mal aux scènes piétonnes de GTA premier du nom sorti… il y a longtemps de cela ! Il propose un système de jeu basé sur la vitesse et le scoring, mais la maniabilité souffre de certaines lourdeurs (pour ne pas dire approximations). Ces lourdeurs sont la source d’un certain nombre de morts, ce qui n’est pas dramatique dans l’absolu. Sauf dans un jeu qui mise beaucoup sur le scoring…

Quoiqu’il en soit, le jeu est sympathique, l’expérience intéressante et, pour moins de dix euros, à essayer. Je crains juste une surexploitation de la licence, les versions PS3 et PS Vita étant annoncées… Pour finir, je vous propose la bande annonce officielle, avec un vrai acteur humain et tout, et le trailer officiel, dont la musique est un peu hors-sujet à mon goût. Sur ce, je retourne crever quelques yeux et faire sauter quelques cervelles !

Bob Dupneu

4 comments

  1. Ça fait quelques mois qu’il traine sur mon Steam le bougre, prêt à être installé. Mais je n’ai pas encore eu le courage de m’y mettre, la peur des cochons sans doute.
    Mais tu m’as donné l’envie de l’installer…dès que j’aurais fini Half-Life 2 épisode 1 😉

  2. Il a l’air bien bon ce jeu, merci pour le test, bob !
    Il traine pas encore sur mon steam… mais ça ne va pas tarder…

  3. Et en plus, il garde un intérêt jusqu’à la fin. Mais impossible pour moi de me faire à la maniabilité clavier/souris! On ne se refait pas… Heureusement que j’ai mon pad 360.

  4. Faut pas croire, il n’y a pas que des cochons : il y a aussi des poulets, des lapins, un Lassie, … Niveau imagerie loufoque, on se croirait revenu à l’époque (bénite?) d’Earthworm Jim!

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