Ode à Turok (le premier, hein! Le bon…)

Jaquette de Turok : Dinosaur Hunter sur N64
Jaquette de Turok : Dinosaur Hunter sur N64

J’ai profité du mois d’août pour fouiller un peu dans ma collection de jeux et, entre un écran cathodique qui a grillé et des connecteurs de NES à nettoyer, je suis retombé sur ce bon vieux Turok, le premier du nom, sur N64. Et, même si le jeu a quand même vieilli – 17 ans c’est pas rien… – force est de constater que son intérêt est toujours intact, en tout cas dans mon cœur.

Une petite explication s’impose : dans un passage de « 36 15 Ma Vie » de mon rapide article sur Bulletstorm, j’expliquais avoir un goût ancien pour les doom-likes (FPS pour les djeuns) et avoir fait mes premières armes sur les vénérables Wolfenstein 3D, Doom et Duke Nukem 3D. Et c’est vrai.

C’est vrai, cependant mes parties sur ces titres sont toujours demeurées limitées. Pour le bon vieux dézingueur de nazis, rien de plus normal : s’agissant d’un jeu ayant atterri je ne sais trop comment sur un ordinateur du labo de technologie au collège, les parties étaient forcément jouées sous le manteau, avec une grande pression et dans l’urgence… Mais quel pied ! (Ce manque d’assiduité en cours explique probablement pourquoi je flingue systématiquement toutes les consoles sur lesquelles je m’essaie à la soudure, mais passons…).

Pour Doom, le problème est encore plus simple : je n’ai jamais eu que la version Shareware, avec son premier monde qui se terminait aux enfers. Expérience intense mais brève… Le premier FPS complet auquel j’ai pu m’adonner était donc celui mettant en scène ce bon vieux Duke (que j’avais acheté avec mes quelques économies en grande partie en raison de sa réputation sulfureuse basée sur la présence de strip-teaseuses et de scènes vaguement sadomaso…). Malheureusement pour moi, les arcanes de l’informatique n’étant pas accessibles en ces temps reculés au premier venu, l’expérience tourna court lorsque je modifiai par inadvertance le fichier autoexec.bat de mon pôpa en tentant une manip sous DOS avec l’éditeur de niveaux (le fameux Build). Privé de PC à la suite de ce malencontreux incident, mon expérience avec les FPS subit là un coup d’arrêt.

Heureusement, tonton Nintendo devait arriver peu de temps après avec sa nouvelle console, la Nintendo 64. Histoire de défier Sony sur le terrain des jeux « adultes », Nintendo dota la sortie française de sa console (qui fut bien tardive, mais ceci est une autre histoire…) de deux doom-likes, appelés à entrer dans l’histoire. D’un côté Goldeneye, le chef-d’œuvre de Rare, de l’autre Turok, un OVNI violent et surexcité d’Iguana Entertainment.

Goldeneye-007Et me voilà à la veille de Noël 1997 à devoir choisir un deuxième jeu, après avoir sécurisé la console et un exemplaire de Mario 64. Tout juste sorti de ma « période dinosaure », c’est donc vers le jeu édité par Acclaim que je me tourne (passant du coup à côté d’un des plus grands jeux de l’histoire. Je me rattraperais quelques années après, mais ce n’est pas pareil…). Et autant vous le dire, quelle claque lorsque j’ai lancé le jeu pour la première fois…

Turok_n64_02J’invite ceux qui n’ont pas connu ce moment à se l’imaginer. Vous êtes le 25 Décembre au matin, les yeux injectés de sang à force d’avoir joué à Mario 64, un peu patraque en raison de la crise de foie naissante due aux trois boîtes de chocolat praliné de supermarché ingérées entre 23h00 et 9h00… et là, après une introduction bien pêchue qui met en scène un indien, vous vous lancez en ligne droite, vue à la première personne. Sur le chemin, un flingue que vous ne pouvez pas rater. Un pont qui traverse une rivière glauque, un mur de ronces à escalader et, soudain, sortant du brouillard antialiasing de la N64, un trouffion arrive vers vous en courant, avec sa lance à la main. Pas le temps de réfléchir : un pression sur le bouton Z la gâchette, et Phil le Débile porte la main à sa carotide ouverte de laquelle s’échappe un flot de sang. Puis Phil agonise et s’écroule dans un gargouillis… Turok, c’est ça !

Turok_n64_03Bien sûr, il y aura aussi des vélociraptors, un T-Rex portant un lance-roquette – ainsi qu’un tricératops – un minigun jouissif, un fusil à pompe et un lance-roquettes biens bourrins ou encore ces saloperies de séances de plate-forme à la première personne absolument injouables… Mais Turok, c’est avant toute chose une ambiance oppressante, un jeu qui réussi a justifier le brouillard de guerre de la N64 et invite le joueur dans un monde un peu zarb et malsain – comment oublier les cadavres suspendus avant certains boss – dans lequel il peut laisser libre court à ses instincts meurtriers….

Turok était bon, un jeu d’ambiance, dur mais envoûtant, qui doit probablement une partie de sa renommée – et de l’affection que je lui porte – à son rôle de pionnier. Un temps, de par sa violence et son avance technologique, il a réussi a faire croire que la N64 s’imposerait sur la Playstation. Et de fait, lui et Goldeneye demeureront les références absolues du FPS sur console, jusqu’à la génération suivante, seul un certain Medal of Honor venant les chatouiller un peu 😀

Turok_n64_05Une suite – Seeds of Evil – vit le jour et mit à profit l’Expansion Pack de la N64.  Malheureusement, la flamme n’était déjà plus là : le jeu était bon – avec des armes jouissives comme le Cerebral Bore qui vidangeait la cervelle des ennemis – mais classique, sans génie et doté d’un scénario vraiment pété (non pas que le scénario de Turok 1 ait été un modèle du genre, mais quand même…). Et de là, la série n’a fait que décliner jusqu’à toucher le fond sur la génération  actuelle de consoles.

Quoiqu’il en soit, Turok : Dinosaur Hunter demeure un grand nom du FPS, un tournant technique et d’ambiance, ainsi qu’une étape cruciale pour le FPS : Turok a démontré qu’avec une manette et un gameplay adéquats, le doom-like avait un avenir sur console. Et rien que pour cela, je crois que tous les Kevin qui font de l’échangisme maternel sur CoD devraient lui dresser un hôtel dans leurs chambres de puceaux ! Mais ce n’est que mon avis, et je le partage.

Bob Dupneu

P.S. : En bonus, et maintenant que j’ai un serveur FTP, je vous propose de télécharger les remixes officiels des musiques de Turok 2  (Utilisateur : Acces_ftp, mot de passe : JeVeuxCharger), offerts avec le numéro 13 du défunt magazine X64 (dont je parlerai bien un jour).

Bon, manque de bol, après avoir rippé le tout et transféré sur le FTP, je me suis rendu compte qu’Abandonware-magazines proposait déjà ce téléchargement. Mais le mien est de meilleure qualité, nà!

A savoir que la notice de Turok comportait un histoire issue de la bande dessinée à l’origine de la licence. Quand j’aurai un peu de temps, je vous scannerai tout ça 😉

 

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