Bob a joué à Max Payne 3

Attention : les paragraphes qui suivent peuvent contenir un peu de mauvaise foi et une once de « c’était mieux avant ». A bon entendeur…
Max_Payne_3_Header

Ceux qui, comme moi, ont découvert le petit Max avec sa première aventure sur PC (il y aura bientôt 14 ans, ça ne nous rajeunit pas !) ont eu bien de la chance : doté d’une ambiance sombre comme il faut, osant une narration omniprésente et matérialisée dans des séquences de gameplay, le jeu apportait avec lui une nouveauté qui fera date : le Bullet Time, ou l’art de ralentir l’action pour faire du joueur un être encore plus puissant que d’habitude, mais également pour bien mettre en valeur le carnage réalisé…

Max_Payne_1A peine deux ans après, Maxou la Chcoumoune revenait dans une suite en tous points à la hauteur de l’épisode fondateur.

Puis plus rien. Non pas que le succès n’avait pas été au rendez-vous, mais le développeur de cette très recommandable série (une petite boîte baptisée Rockstar) s’est trouvé assez occupé, suffisamment pour laisser s’écouler près de dix ans avant de proposer une suite à la descente aux enfers aux aventures du flic le plus damné de la Création , surclassant probablement même en cela ce bon vieux John Mc Lane…

Inutile de dire que Max Payne 3 était donc attendu au tournant, Rockstar ayant entre temps gagné quelques galons. Et, fidèle à sa tradition, tonton Bob aura attendu plus de deux ans avant de s’essayer au jeu. Attente récompensée par un jeu vraiment sympa, mais pas autant qu’il aurait dû l’être. Je m’explique : si le jeu n’a pas démérité les appréciations très positives de la presse spécialisée et des joueurs, il est à mon sens à l’image de son antihéros : pataud et encrassé !

Max_Payne_3_03Il y a quelques années de cela, au moment de justifier le support cartouche retenu pour la Nintendo 64, et ce alors même que Saturn et Playstation ne juraient plus que par le CD, le très charismatique et très mort ancien PDG de Nintendo (si je ne me trompe pas dans l’attribution de cette déclaration…) expliquait aux journalistes que les joueurs ne voulaient pas attendre pour jouer, et qu’en cela les temps de chargements inhérents au CD étaient rédhibitoires. Vingt ans après, et alors que le moindre jeu demande installation préalable ET temps de chargement, tout le monde semble – contraint et forcé – s’accomoder de ce désagrément. Oui mais avec Max Payne 3, il y a quand même de l’abus.

Notre ami Max se permet en effet d’imposer, en plus d’un chargement initial assez lourd, des chargements à l’intérieur du niveau, camouflés par des cinématiques in game assez bavardes. Si lors du premier run, l’astuce passe encore, cette mauvaise gestion des temps de chargement ruine la rejouablité du jeu : comment en effet prendre du plaisir à relever les défis proposés, lorsque parcourir en boucle les niveaux impose de se refaire toutes les cinématiques, sans possibilité de les charger ?

Max_Payne_3_02Et si encore ces cinématiques étaient légères ou amusantes… Mais non, on est dans le premier degré le plus crasseux, avec effets de flou et de décrochage d’image omniprésents et franchement fatigants, sans parler de ces bouts de phrases qui s’affichent sans trêve, sans doute pour rappeler le style BD des épisodes précédents. Mais là ou le premier Max Payne faisait preuve d’inventivité pour offrir une narration par-delà ses limitations techniques, le Max Payne moderne semble abuser de ses possibilités techniques. Dommage.

Ce qui est également un peu décevant, c’est l’acharnement dont ont fait preuve les scénaristes pour nous proposer un mélodrame noir avec un héros qui ressemble tour à tour à Zak Gafilianakis et à Michael de GTA V (les artistes en charge des personnages chez Rockstar pourraient faire un effort tout de même, si dans le cas présent c’est Michael la copie…). Dans ces conditions, difficile de garder son sérieux !

À quand Max Payne dans Very Bad Trip ?
À quand Max Payne dans Very Bad Trip ?

 

Où GTA VI : le Retour de la Vengeance de Maxou ?
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Alors oui, le jeu est bon, mais il passe son temps à couper le joueur dans son élan, l’action étant hachée par une narration certes habituelle dans la série, mais un peu trop présente. Et surtout abominablement classique : même la scène finale semble reprise de True Crime : Streets of L.A., un jeu sorti au même moment que Max Payne 2, tandis que le Bullet Time semble accessoire dans un titre qui n’est au fond qu’un shoot and cover de plus, genre popularisé par le premier Gears of War, un jeu plus proche dans le temps là encore de Max Payne 2 que du 3…

Au final, le jeu parvient à démontrer ce qui semble être le fil rouge de son scénario : c’est pas beau de vieillir… Une fois de plus, je suis heureux d’avoir attendu deux ans pour payer ma copie un quart du prix du jeu à sa sortie. A ce tarif, Max Payne 3 vaut le coup. Mais le jeu demeure pour moi une petite déception. Et quand je pense que le vieux Max s’en tire encore, je me mets même à craindre une suite. Max Payne 4 : Carnage à l’Hospice ?

Bob Dupneu

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