Aaah… Dragon Ball Z… Toute ma jeunesse ! Le manga d’Akira Toriyama – et surtout son adaptation en dessin animé – aura bercé toute une génération de petits garçons nés dans les années 80, qui auront passé leurs jeunes années à échanger comme moi des Kamehameha fictifs dans les cours de récréation en attendant de rentrer à la maison pour se jeter sur le Club Do’ ou une adaptation vidéoludique (déjà…) ! Car de tous les mangas et animés japonais, Dragon Ball Z (et dans une moindre mesure Dragon Ball, même si il faut noter que les japonais ne font pas vraiment de différence entre les deux) est sûrement celui qui a généré le plus de jeux vidéo, d’une qualité globale assez élevée.
Plus de trente ans après la publication des premières aventures de Son Gôku et consorts, il est étonnant de voir que la série est toujours aussi présente, probablement bien aidée par son apparition tardive aux Etats-Unis. Car si la série a connu une première fin au milieu des années 90 au Japon et à la fin de cette même décennie en France, elle n’apparaît vraiment chez l’Oncle Sam qu’au début des années 2000, entraînant sa résurrection dans le reste du monde, mal remis de la catastrophe DBGT! Rééditions du manga, remastérisation de l’animé (avec BDZ Kai) et nouvelle salve de jeux vidéos (avec la série des Budôkai notamment)… La deuxième exploitation du filon étant encore meilleure, les enfants des années 2000 venant s’ajouter aux grands garçons nostalgiques. Cela ne se fera pas sans drame cependant : outre le viol de la franchise par Hollywood, une nouvelle série est initiée et présentée comme la suite directe de DBZ. Cette séquelle, injustement nommée Dragon Ball Super, souffre visiblement de problèmes de budget et de graphismes immondes, ce qui a poussé Toriyama, étonnamment revenu aux commandes, à désavouer la série ! Rappelons-nous que l’auteur souhaitait arrêter la série bien plus tôt, et qu’il a dessiné le dernier cycle (celui de Boo le monstre chewing-gum) à contrecœur (certains affirment même qu’il n’était déjà pas vraiment partant pour le cycle de Cell l’insecte antropomorphe…).
Indépendamment de ces petits accidents de parcours, il est quand même agréable (c’est la nostalgie qui parle je pense) de constater que cet univers n’a jamais été aussi en forme ! C’est donc avec un intérêt certain que je me suis procuré un exemplaire de Dragon Ball Z : Extreme Butôden sur 3DS. Comme très souvent dans l’histoire de la série, il s’agit d’un jeu de baston. Comme moins souvent ces derniers temps, on nous propose un jeu en 2D. Ça tombe bien : j’adooore la 2D ! Pour la petite histoire, je n’avais pas joué à un jeu Dragon Ball officiel (voir plus bas…) depuis Tenkaichi sur Wii, il y a donc un certain temps (et non, les Kamehameha à la Wiimote c’était pas génial !). Et pour un jeu DBZ en 2D, il faut remonter à Super Butôden 3 sur Super Nintendo (suite de l’épisode mythique La Légende Saiyen, dont la version Virtual Console était « offerte » avec la précommande. Mais (répétez après moi) : « Précommander, c’est mal »). Cela commence à dater, cependant mes pouces s’en rappellent comme si c’était hier 😀
Mes petits pouces traumatisés auront cependant eu l’agréable surprise de constater que le jeu propose un système dit « main droite », c’est-à-dire basé sur des combinaisons de touches situées sous le pouce droit et non sur des manipulations de la croix directionnelle située sur le pouce gauche. Réaliser des combos sur DBZ Extreme Butôden est donc plus une question de rythme (et d’analyse, j’y reviendrai) que de dextérité. Et c’est tant mieux pour moi ! Mais de toute façon, le jeu est très facile (Trop ? Je ne saurais dire : les jeux trop durs me gonflent un peu depuis que je n’ai plus le temps de recommencer dix fois le même niveau …). Pour débloquer tous les personnages et obtenir le rang maximal partout, il m’aura fallu moins de 25 heures, et quelques codes. Et je m’étonne du manque de professionnalisme de la plupart des journalistes ayant chroniqué le jeu et qui ont pointé du doigt un rang S impossible à obtenir, alors qu’un tout petit peu de réflexion suffit à comprendre le fonctionnement du jeu !
J’en vois au fond qui disent « Gnééé… C’est quoi un rang S ? ». Une petite explication s’impose : de base, le jeu propose deux modes principaux : une histoire reprenant le déroulé de la série et forçant le joueur a utiliser tous les personnages. Ce mode est une sorte de tutoriel amélioré et un peu trop verbeux à mon goût (surtout que je ne connais que l’histoire canonique de Dragon Ball Z : les OAV les plus anciens me parlent vaguement, mais Dragon Ball GT et Super me sont absolument inconnus; leur résumé dans le mode histoire m’a donc laissé de marbre), à la rejouabilité nulle. C’est donc vers le mode aventure que le joueur se tourne ensuite. Ce mode, qui propose une aventure là encore écrasée sous les dialogues nunuches – qu’on peut heureusement zapper ! – est rythmé par un ensemble de combats prédéfinis permettant de débloquer lez Z-Assists en fonction du rang obtenu, défini par le nombre de points obtenus et la réalisation de la condition annoncée en début de combat. Le rang le plus haut est le rang S, qui s’obtient en cumulant 400 000 points tout en réalisant la condition imposée. C’est là que le jeu propose son petit plus, qui lui permet de faire oublier son système de combat autrement un peu trop simpliste : il faut mener une (petite) réflexion pour trouver la stratégie permettant d’obtenir le fameux rang S. Bon, je vous la fais courte : une fois le bonus permettant la régénération de l’énergie ainsi qu’un ou deux Z-Assists distributeurs de PV débloqués, ça roule tout seul !
« Gnééé… C’est quoi les Z-Assists ? ». C’est la meilleure idée du jeu, qui ne propose « que » 25 personnages jouables (dont plusieurs Goku, Gohan, Vegeta…), ce qui peu paraître faible au regard des possibilités offertes par la licence. Mais plutôt qu’opter pour une légion de personnages jouables dont les trois quarts ne présenteraient qu’un intérêt très limité (coucou Budôkai !), les développeurs ont préféré intégrer une centaine d’aides de jeu, qui sont autant de personnages emblématiques (pour la majorité, sans intérêt pour certains – je pense aux différents dragons – et grand-guignolesques pour une poignée, comme le Vegeta dansant) de la série. Proposant une aide offensive, défensive ou tactique, ces Z-Assists permettent de boucler le mode aventure sans douleur. Les combats de DBZ : Extreme Butôden prennent alors des allures de grands foutoirs, jouissifs pour les fans de la série, dans lesquels Yajirobe donne son mythique et unique coup de Sabre, Tortue Génial balance sont Kamehameha en mode culturiste et Oolong se transforme en petite culotte !
Des combats hyper référencés donc, qui ne parleront pas à ceux qui ne connaissent pas la série (en existe-t-il vraiment ?). Les fins techniciens passeront également leur chemin : l’équilibrage du jeu est aux fraises, le système de jeu trop simple pour être optimisé, le jeu trop facile… Les esthètes de la mandale virtuelle intéressés par l’univers des boules de cristal pourront toujours se tourner vers le très bon (et très non-officiel) Hyper Dragon Ball Z (dont je parlerai probablement plus en détail assez bientôt – assertion non contractuelle 😉 ). Mais pour les autres, quel bonheur de retrouver ces combats épiques à grand coups Masenko et autres Makakosanpô – toutes les attaques « signatures » des protagonistes étant présentes et réalisées avec un grand soin !
Bob Dupneu
Nouvelle version de dbz hyper: http://www.dbzgames.org/download/hyper-dragon-ball-z/