L’Histoire de donkey Kong

Profitant de l’accalmie estivale, j’ai pu rattraper un peu de retard dans mes lectures vidéoludiques. J’ai ainsi pu lire l’Histoire de Donkey Kong par Régis Monterrin, aux éditions Pix’n Love. Un ouvrage intéressant mais qui m’a quand même laissé un peu sur ma faim. Eh oui, Bob est cash et dit ce qu’il pense, même quand l’auteur est Breton !

L’auteur, parlons-en justement. Régis Monterrin n’est pas inconnu aux lecteurs assidus de presse vidéoludique; comme le rappelle son profil Linked In, il a fréquenté pas mal de rédactions avant de poser dernièrement ses valises principalement chez jeuxvideo.com et Pix’n Love. C’est peut-être cette dernière appartenance qui m’a posé problème avec l’Histoire de Donkey Kong : quiconque a lu quelques-uns des ouvrages majeurs de l’éditeur aura une forte impression de déjà-lu…

En effet, l’ouvrage ambitionne de revenir sur près de quarante années de délires simiesques, mais la première quinzaine d’années m’était déjà connue, voire archi-connue : entre l’Histoire de Nintendo de Florent Gorges, les ouvrages de William Audureau et l’excellent dossier paru dans Pix’n Love 29 (signé par Paul Caussé mais auquel je suppose que Régis Monterrin a participé), tout ce qui touche à la genèse et à la gloire de la franchise a déjà été traité, et ce chez le même éditeur. Et, désolé de l’écrire, souvent un peu mieux que dans l’Histoire de Donkey Kong qui reprend les informations connues, sans grande valeur ajoutée, et sans véritable fil directeur autre qu’une chronologie pure et dure des événements.

L’ouvrage commence a traiter des informations moins surexploitées – sans être véritablement inconnues – à compter de la période N64. Mais là encore, la lecture laisse l’impression d’une accumulation d’informations jetées en vrac. Les adaptations de la licence sur GBA sont traitées, et le lecteur se trouve déjà au chapitre 8 et aux deux tiers de l’ouvrage, soit au début des années 2000 : les vingt premières années de la licence ont certes été « traitées », mais sans apport notable pour qui s’est renseigné sur la série. Attaquons donc la période Game Cube.

Sur cette période, j’ai moins de connaissances, et le livre m’a appris quelques anecdotes et détails de la conception; il faut dire que cette époque ne souffre pas (encore ?) de la saturation d’ouvrages qui affecte les deux décennies précédentes. Sauf à s’être particulièrement intéressé au sujet, le travail effectué par Régis Monterrin permet de rassembler des informations éparses. Le seul vrai reproche reste le même que sur la partie précédente : l’aspect chronologique est trop présent, et l’assemblage souffre d’un défaut d’analyse. Dommage !

La partie suivante souffre du même problème de fond, mais traite de jeux bien moins connus, et d’une période ou le primate de Kyoto était moins en vue; de ce fait, la partie m’a semblé plus intéressante car apportant des informations vraiment inconnues pour ma part. Que ce soit la période avec Paon Corporation ou celle avec Nintendo Software Technologies, je suis passé tout a fait à côté les jeux de DK de cette petite décennie ! Ceci dit, il ne s’agit pas vraiment de la période la plus passionnante de la franchise…

Donkey Kong Country Returns par Orioto

Arrive ensuite – logiquement – l’époque Retro Studios avec Donkey Kong Country Returns et Tropical Freeze. Le reboot de la série m’a particulièrement plu à l’époque, et les deux chapitres qui lui sont consacrés regorgent d’anecdotes de production. La période étant plus proche, et le travail de la presse vidéoludique plus consistant qu’à l’époque des pionniers, il est difficile de dénicher des informations inédites, mais la partie demeure intéressante. Avec cependant le même point noir : un défaut de mise en abyme, les informations collectées étant présentées essentiellement sous forme chronologique, et (un peu) économique.

Ce défaut récurrent de l’ouvrage se retrouve dans les deux derniers chapitres, consacrés aux jeux annulés et au monde de la compétition sur les jeux Donkey Kong. Ces deux parties avaient pourtant du potentiel, car traitant de sujets non étudiés (ou très peu en tout cas) et comportant des informations peu connues. Mais là encore, l’auteur dresse une sorte d’inventaire à la Prévert des anecdotes et données rassemblées sur ces sujet, mais sans exploiter ces informations. De là ma réaction en arrivant à la fin du dernier chapitre : « Oui, et… ? ».

Alors que dire et que penser de l’Histoire de Donkey Kong ? Rappeler déjà qu’il ne s’agit que de l’avis de Bob le vieux blasé, nécessairement parfaitement subjectif. L’intérêt du livre et des parties dépend grandement des connaissances du lecteur sur le sujet, qui sont assez larges dans mon cas, du fait notamment du nombre important de publications traitant de l’histoire vidéoludique. Faute d’informations inédites, il aurait fallu à mon sens choisir un angle d’attaque pour traiter de ces données; sans cet angle d’attaque particulier, toute réunion d’informations, même avec une organisation chronologique rigoureuse, tourne un peu au catalogue. Et un catalogue sans images qui plus est. Car si un article de magazine peut rattraper un fond un peu léger au moyen d’illustrations et autres visuels inédits ou inconnus, l’auteur d’un livre n’a que sa prose pour séduire le lecteur. Sur ce point particulier, l’Histoire de Donkey Kong m’a paru un peu juste, et je le regrette. Un petit mot pour l’auteur cependant : les avis n’engagent que ceux qui les partagent !

Bob Dupneu

Par ailleurs

En préparant ma bafouille, je suis retombé sur la vidéo DKC Exposed – en VF s’il vous plaît – qui aura marqué tous les ludophiles de ma génération. Je ne pouvais pas résister à l’envie de la faire figurer sur cette page !

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