Les system sellers de Bob

Les system-sellers de Bob

Avertissement : l’article qui suit est a ranger dans la categorie 36 15 TA VIE, code ON S’EN FOUT. Si vous ne comprenez pas la vanne, vous etes probablement trop jeune pour trouver un quelconque interet a ce qui va suivre. Pour les autres, vous apprecierez peut-etre les souvenirs d’un vieux briscard du paddle comme vous…

Dans le monde rempli d’anglicisme du mercantilisme vidéoludique, le system-seller est le jeu qui fait décoller les ventes d’une console en début de vie, idéalement lancé avec la console elle-même. Mais les jeux mis en avant par les professionnels du marchandage de tapis n’ont pas toujours provoqué chez moi l’émoi nécessaire à l’acte d’achat ! Cependant, même si je me suis rué sur certaines consoles le jour de leur sortie (ce qui, rétrospectivement, était à chaque fois une erreur), la plupart de mes acquisitions ont été motivées par l’envie de découvrir un jeu en particulier.

Je me suis amusé à revenir sur mes sytem-sellers personnels, et des anecdotes qui leurs sont rattachées…

NES

Ma première console, qui fera de moi un fanboy Nintendo jusqu’à ce que je puisse disposer de deux consoles ou plus au cours de la même génération. Ma rencontre avec le microcosme vidéoludique et la passion qui en découle s’est produite un après-midi alors que je participais à un repas de famille : pendant que les adultes passaient à l’interminable café, un cousin éloigné, mais de mon âge, me fit découvrir Double Dragon II, et la NES par la même occasion. Coup de foudre immédiat, impôt révolutionnaire, bonnes notes à l’école : mon année de CE2 fut récompensée par un Control Deck flambant neuf soit une NES, deux manettes et… Super Mario Bros. ! Ironie du sort, je n’ai fait l’acquisition de Double Dragon II, mon premier amour, que 26 ans plus tard, sur eBay !

SUPER NINTENDO

Là encore, un repas chez des amis de mes parents précipitera les choses ; au moment du café, l’ado de la maison me fait participer à mon premier combat sur Street Fighter II’ Turbo. Aurais-je hérité d’un goût pour la violence et la castagne ? Quoiqu’il en soit, nouveau coup de foudre, ma fidèle NES me paraît immédiatement fanée et la SNIN doit être mienne : ce sera chose faite à la fin du CM1 (eh oui, deux consoles en deux ans, le luxe !). Et pas d’impair ce coup-ci, puisque je me ferais offrir le bundle Street Fighter II’ Turbo.

N64

Heureusement que SFII est une tuerie, et que la SNIN disposait de hits à la pelle, car le fanboy Nintendo que j’étais devenu traverse dès lors une période de disette : la N64 n’en finit par de se faire désirer, et SEGA tire le premier, immédiatement suivi par SONY. Si passer à l’ennemi historique était impossible, la PlayStation et ses polygones me font de l’œil. Mais Big N sait faire espérer ses fans, je ne passe pas dans le camp du CD-Rom (et je le regrette aujourd’hui, car je rate de ce fait un âge d’or vidéoludique…) et attends patiemment le légendaire Super Mario 64. Ma patience sera récompensée le 24 Décembre 1997 car je trouve au pied du sapin la Nintendo 64, Super Mario 64 et Turok : Dinosaur Hunter.

Game Boy Color

Ma première console portable – il y avait bien une Game Boy Fat appartenant à ma grande sœur qui traînait à la maison, mais elle ne disposait que d’un seul jeu (Astérix) – que je me suis fait offrir sans trop savoir quel jeu prendre. Un jour de juillet, j’ai donc disposé d’une dizaine de minutes pour faire mon choix au rayon jeux vidéo du supermarché local, et autant dire que le choix était limité : mon system seller s’avérera donc être, par défaut, Titi & Grosminet : Déjeuner en cavale. Un jeu pas si mauvais que cela au final mais qui me décevra beaucoup car, en dehors d’anecdotiques poursuites en 32 couleurs, le jeu est principalement un jeu de réflexion en 10 couleurs, compatible GB-pas-Color !

Game Boy Advance

Avec la Game Boy Advance, le fantasme de jouer à la Super Nintendo partout devient une réalité. Ayant réservé la console au Micromania du coin, situé dans une galerie commerciale, je me rue à l’ouverture et achète par la même occasion le jeu de lancement qui me faisait saliver, j’ai nommé Castlevania : Circle of the Moon. Ayant raté la PSX, mon expérience Castlevania s’est arrêtée avec Dracula’s Curse sur NES : la claque est monumentale, et je reste jouer devant le Micromania une bonne partie de la matinée, faisant à l’enseigne et à Nintendo une publicité gratuite – certains passants allant jusqu’à supposer que je suis un ado-sandwich rémunéré !

Game Cube

Étant toujours un indécrottable Nintendomaniaque, je force mon père à respecter sa parole sur le champ, et nous faisons un détour par le Micromania local après être allés s’assurer de ma mention au bac sur les panneaux d’affichage du lycée. Vu le line-up démentiel de la sortie, mon choix se fait un peu par défaut et je repars avec la Game Cube sous un bras, Star Wars : Rogue Leader au bout de l’autre et mes deux cuisses pour me maintenir tant bien que mal à l’arrière de la moto paternelle qui remonte les files de l’A86 (les franciliens comprendront). Un bon choix, motivé par mes heures de vols sur Rogue Squadron N64.

Game Boy Advance SP

Que la lumière soit ! Depuis des années, tous les possesseurs de Game Boy pestaient contre le manque de luminosité de la gamme. Sauf à avoir mis la main sur un exemplaire de la légendaire Game Boy Light, la seule solution était le recours aux lourdes et inesthétiques loupes éclairantes ou, pour les plus téméraires, l’installation de systèmes d’éclairage made in China pour lesquelles des annonces pullulaient dans Consoles + et Joypad. Et là, enfin !, Nintendo dote sa portable d’un vrai-faux rétroéclairage (en fait de rétroéclairage, le nippon opte pour un éclairage devant l’écran, enchâssé dans la coque). Et pour lancer ce nouveau modèle, tous les espoirs sont placés en Link, avec The Legend of Zelda : A Link to the Past / Four Swords. J’ai eu la chance de profiter entièrement de ce dernier, puisque j’ai trouvé sur les bancs de la fac un compagnon d’arme avec lequel nous avons fini le jeu (rapidement, sur un banc dans le parc, et c’était plus Two Swords que Four Swords, mais quand même !)

Dreamcast

Mine de rien, je venais d’enchaîner trois consoles en trois ans. Mais j’étais toujours fidèle à Nintendo, mon premier amour. L’infidélité (la première d’une longue liste) se produira lors de mon premier voyage au Japon : comment rester de marbre devant les rayons de jeux et consoles d’occasion plus propres que neufs à Akihabara ? Je ramènerai donc dans mes bagages une Dreamcast – qui m’avais toujours fait de l’œil mais avec laquelle la rencontre n’avait pu se faire – et une poignée de jeux ; pas de system seller donc. Par défaut, Sega Rally 2 prendra cette place. Mais avec une Dreamcast japonaise en France, et après un saut à Oberkampf pour trouver le câble RGB permettant d’avoir la couleur sur les écrans français, le passage à la flibuste était inévitable… C’est donc sous le regard réprobateur d’Hidekazu Yukawa que je fourrais chaque soir ma japonaise à l’autoboot. Et si vous n’avez rien compris aux deux dernières phrases, c’est que vous êtes trop jeune : il fallait respecter l’avertissement en haut de cette page !

Nintendo DS

J’ai fait l’impasse sur le modèle « tank », auquel j’avais pu m’essayer assez longuement en piquant l’exemplaire de ma petite sœur. Les fonctions tactiles me laissaient de marbre, et aucun jeu ne se démarquait. Puis j’ai essayé New Super Mario Bros. sur une borne de démonstration. Et je suis allé acheter la console et le jeu. Immédiatement. Puis je suis allé à Oberkampf faire flasher ma rutilante console et acheter une Supercard. Je finirai dans l’enfer des pirates. Moi, ma DS, ma Supercard, la R4 que je me suis procuré ensuite et les milliers de jeux téléchargés illégalement. Et je jouerai pour l’éternité, bien au chaud.

Wii

Je n’ai jamais vraiment cru au concept de la Wii, mais mon amour de Nintendo et ma curiosité ont fait de moi un des primo-acquéreurs. Pas pour Zelda Twilight Princess, une tuerie que j’ai préféré faire à la manette sur GC, mais bien pour Red Steel, un essai culotté d’UbiSoft qui m’aura laissé un bon souvenir, malgré ses défauts. Son côté kitsch assumé et ses expérimentations à la Wiimote avaient beaucoup de charme, immédiatement perdu avec sa suite.

XBOX 360

Bon, il faut bien avouer que les Nintendomaniaques savent traverser les périodes de disette en bavant dédaigneusement vers la concurrence tout en attendant un des deux bons jeux – généralement Nintendo – de l’année. Mais voilà, mes ressources financières progressant, et le principe de l’infidélité acquis depuis la DC, je me suis résolu à prendre une nouvelle maîtresse. J’ai résisté pourtant. Mais un certain Gears of War est apparu, et je n’ai plus pensé qu’à lui. Un bon gros taquet derrière la nuque, suivi de nombreux autres : Dead Rising, Lost Planet, GTA IV, Halo 3… La XBOX 360 reste une de mes consoles favorites, et seul l’inévitable RROD nous aura séparé, malgré un sursis offert grâce à un rebillage en règle (trop jeunes je vous dis !). Une rupture violente qui m’éloignera à jamais de la famille Microsoft…

PlayStation 3

Heureux en ménage à trois avec ma Wii et ma XBOX 360, pourquoi accueillir une nouvelle amie ? Par gourmandise déjà. Parce que c’était un cadeau ensuite. Les exclus PS4 attisaient ma curiosité et c’est donc vers une des plus médiatisées que je me suis rué : Heavy Rain. Une expérience intéressante, et une vraie démarche créative. Mais pas un coup de foudre. Par contre la PS3, si !

Nintendo 3DS

La dernière console que j’ai acheté le jour de sa sortie, en précommande. Dernière erreur de jeunesse, passage à l’âge adulte. J’ai pris Street Fighter IV 3D Edition, très bon jeu dont j’avais essoré les versions XBOX 360 avec un pad arcade Hori. La version 3DS était une très bonne version portable. Puis rien. Pendant des mois. Tellement que Nintendo s’est fendu d’un programme de « remerciement » pour les pauvres cloches qui s’étaient rués sur la console à sa sortie (comme moi, et que Big N qualifia pudiquement d’ « Ambassadeurs »).

PlayStation 4

Après tant de maîtresses et la tromperie 3DS, le divorce était inévitable : snobant la Wii U, je me jetais à nouveau dans les bras de Sony. Mais j’ai pris mon temps cette fois-ci : il faudra attente Star Wars : Battlefront pour que je cède à la tentation. Un jeu très agréable, mais un système économique d’escroc. Je vis depuis une belle histoire d’amour avec ma PS4.

Switch

Autant je n’ai pas cru au tactile de la DS, ni au motion gaming de la Wii, ni à la mablette de la Wii U, ni à la 3D de la 3DS, autant le concept de la Switch m’a tout de suite séduit. Même si je ne me suis pas rué sur la console à sa sortie, je l’ai acquise lors de sa première année d’exploitation. Plusieurs jeux m’intéressaient, et aucun ne peux vraiment prendre le titre de system seller. Pour la forme, je remets ce titre à Mario Kart 8 Deluxe, car j’y ai vraiment passé du temps, ayant fait l’impasse sur la période Wii U. Et depuis que j’ai installé un custom firmware à l’aide d’un morceau de papier aluminium et que ma Switch déborde d’émulateurs et de roms de toutes les époques, j’ai l’impression que l’histoire ne fait que commencer !

Bob Dupneu

Par ailleurs

L’E3 2019 vient de se terminer et il ne restera pas dans les annales, malgré une générosité certaines dans ses annonces. Je regrette pour ma part que le salon soit désormais phagocyté par les conférences des uns et des autres, qui ne sont que des coups marketing sans grand intérêt, au cours desquels les éditeurs préfèrent exhiber des célébrités venues cachetonner plutôt que de réelles nouveautés. En même temps, il est très compliqué à l’ère du net 2.0 voire 3.0 de garder une information secrète jusqu’au salon. Et risqué aussi, à une époque ou la quantité et l’immédiateté de l’information est préférée à sa qualité. [Mode vieux con ON] Il est loin le temps ou j’attendais fébrilement les numéros estivaux de mes magazines préférés pour découvrir avec passion le contenu de cette grand’messe annuelle de légende… [Mode vieux con OFF].

Enfin, vous pouvez toujours regarder le petit résumé vidéo ci-après si vous n’avez pas suivi l’événement :

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