OPERATION WOLF EN VR

Enfin « Operation Wolf Returns First Mission VR » pour être tout à fait complet. Mais ça fait long, alors je vais écrire Operation Wolf VR et même, comme c’est mon site et que je fais ce que je veux (na !) « OWVR ». Bon, c’est bien les préliminaires, mais de quoi vous parle aujourd’hui le vieux Bob ? Tout simplement d’un nouveau jeu en VR, compatible PCVR et Meta Quest 2. Des jeux pour casque de réalité virtuelle, il y en a quelques-uns. Alors pourquoi parler d’OWVR plutôt que d’un autre ? Essentiellement parce que j’ai bien aimé ce jeu, ensuite parce qu’il s’agit de la réanimation d’un classique de l’arcade de la fin des années 80, j’ai nommé « Operation Wolf » (c’était plus simple avant !) (miroir), précurseur du genre dit des « rail shooters », adapté à l’époque sur à peu près toutes les machines de jeu (miroir)!

Sergent, réanimez-moi le vieux !

Doté d’une réalisation qui avait impressionné à l’époque, Operation Wolf était également populaire en raison de son périphérique, un vrai-faux Uzi en plastique au moyen duquel le joueur dézinguait une obscure milice sud-américaine (dans les années 80, les méchants sud-américains sont à la mode, en raison notamment d’une actualité compliquée dans la région, les narcotrafiquants papillonnant gaiement entre des dictateurs d’extrême-droite et des guérillas d’extrême-gauche). Borne d’arcade (miroir) très populaire distribuée par Taito (société japonaise spécialisée dans le domaine de l’arcade, à l’origine notamment de Space Invaders et des bornes Egret et Atomiswave), Operation Wolf a été porté sur ordinateurs et consoles de jeu, les différents portages semblant très appréciés par la presse de l’époque. C’était en 1987, il y a 35 ans, avant que le genre du rail shooter ne vive son âge d’or avec la 3D de Virtua Cop (miroir), Time Crisis ou encore The House of the Dead. Depuis, le genre est un peu passé de mode et l’arcade est mort. Mais c’est là que la VR a sans doute une carte à jouer, en permettant à la maison une expérience simple, immersive et rapide comme l’offraient les bornes d’arcade, en prenant ainsi le contrepied des productions vidéoludiques actuelles.

L’Uzi de la borne d’arcadeLe manuel de la borne

Car sans gros flingue en plastoc Made in China, l’intérêt du rail shooter est assez faible. Microid – qui édite OWVR – s’est déjà cassé les dents avec The House of the Dead sur Switch. Qu’importe, l’éditeur, parfois surnommé « microbide » eut égard à la qualité de son catalogue, retente sa chance avec Operation Wolf. Bon, même si des versions « plates » (càd sans périphérique dédié) semblent déjà prévues en fin d’année sur plusieurs consoles – ce qui est à mon humble avis une idée à la con – le choix de la VR (PCVR, PSVR et Meta Quest) m’a paru assez encourageant lorsque le jeu a été annoncé. La vidéo de présentation m’a convaincu de consacrer mes euros durement gagnés à l’achat du jeu. Et ce fut un bon investissement !

Je me suis bien amusé à tuer mon général !

Puisque je vous donne mon avis, autant vous préciser que le vieux Bob n’a aucune prétention concernant le jeu vidéo : ce média est avant tout pour moi un divertissement, et un jeu bien bas du plafond mais qui m’amuse m’intéresse plus qu’une soi-disant « œuvre vidéoludique » prétentieuse comme on en voit parfois depuis quelques années. Vous aurez donc compris qu’Operation Wolf en VR est simpliste – moi voir, moi tuer – mais réalisé par des gens qui aiment le jeu vidéo et maîtrisent bien ses codes. Ces gens bons, ce sont les petits français de Virtuallyz-Gaming, une boîte que je ne connaissais pas – créée en avril 2021 – et qui semble être la division « jeu » d’un groupe qui vise la réalité virtuelle au sens large (Virtuallyz). La fiche de l’Agence Française pour le Jeu Vidéo (miroir) nous apprend que Virtuallyz-Gaming a été créée par deux vétérans de l’industrie; le studio doit par ailleurs avoir un nouveau projet sur le feu, car il embauche en ce moment.

L’équipe de Virtuallyz-Gaming
Jeu photoréaliste (pour un ludophile de 1987…)

Même si l’écriture inclusive est de mise dans ses offres d’emploi, le studio n’a pas cherché a dénaturer le matériau d’origine, malgré une approche résolument second degré, avec un général six étoiles (!) caricatural du va-t-en guerre américain, un méchant de série B des années 80 (le colonel Viper !) et un scénario concrètement inexistant. Honnêtement, je ne suis pas capable de vous dire si les ludophiles de 1987 prenaient le scénario-prétexte d’Operation Wolf au premier degré : je ne devais pas être assez haut pour atteindre l’Uzi à l’époque ! Par contre, le jeu était réputé pour la qualité de ses graphismes, qui jouaient à fond la carte du réalisme (pour l’époque). Ce n’est plus du tout le cas d’OWVR qui a opté pour des graphismes un peu « cartoon » (je devrais dire « cel-shading » (miroir) afin d’étaler toute ma science vidéoludique, mais ce n’est pas du cel-shading au sens propre, plus des graphismes « peints à la main » qui sont assez en vogue dans les productions à petit budget car ils permettent un résultat propre et agréable avec des exigences techniques plus faibles).

Le second degré et le parti-pris graphique permettent au final d’anesthésier toute la violence du jeu, qui consiste, vous l’avez compris, à buter des gens à la chaîne. Le jeu se divise en six mondes de trois niveaux chacun (deux séquences de tir et une séquence de boss). Comptez environ 10-15 minutes pour terminer un monde, soit entre 60 et 90 minutes pour terminer le jeu. Ça peut paraître court, mais les jeux d’arcade, genre auquel appartient au final OWVR, ne sont jamais plus longs; la rejouabilité est importante dès lors que vous accrochez au principe du highscore. Le jeu propose trois niveaux de difficulté et quelques chemins alternatifs pour varier un peu les parcours. Un mode survie face à des hordes d’ennemis est également présent.

Également, un effort a été fait pour pimenter un peu les plaisirs : outre les 4 armes de base (pistolet, uzi, fusil d’assaut et fusil à pompe), il est possible de récupérer des armes temporaires (lance-grenades et lance-missiles). Et n’oublions pas les grenades ! En pratique, le pistolet – aux munitions illimitées – sera le plus utile dans les niveaux car c’est la seule arme assez précise pour les tirs à la tête (headshots pour les adorateurs de la perfide Albion). Le fusil d’assaut est très sympa, mais je vous conseille de garder ses précieuses munitions pour les hélicoptères et les boss. L’uzi permettra de nettoyer une vague compacte d’ennemi, mais il est très imprécis. Et le fusil à pompe est à chier. Vraiment : impuissant et imprécis, il ne correspond en rien à l’archétype du fusil à pompe vidéoludique. Seule vraie déception pour ma part.

Sur les derniers niveaux, des passages à la mitrailleuse embarquée dans un hélico sont proposés, mais la maniabilité de la mitrailleuse n’est pas géniale, rendant ces passages assez quelconques. On est très loin de la mission 31 de Far Cry 3 ! Enfin, les 6 boss sont assez réussis et impressionnants. Au final, les niveaux se parcourent avec plaisir, le fun est bien là et rien de crispant ne vient perturber l’expérience de jeu : les morts sont sans conséquence – ni sur la progression, ni sur le rythme – et OWVR conserve un esprit bon enfant tout au long de l’aventure, que j’ai recommencée à plusieurs reprises pour améliorer mon score !

La guerre c’est moche, surtout sur Meta Quest

Si vous avez regardé la vidéo de présentation ci-dessus, vous vous dites à juste titre que le jeu est au final assez joli, les choix artistiques permettant d’outrepasser les limites budgétaires que l’on imagine aisément. Oui mais chez Virtuallyz-Gaming et Microids, y sont pas cons les gars : aucune image de la version Meta Quest 2 n’est diffusée. Alors, dans sa quête de savoir, Bob s’est pris pour un patron du CAC 40 et n’a pas acheté une version du jeu, mais deux : sur Steam et sur Meta Quest. Et autant ne pas se voiler la face, si l’expérience de jeu est identique entre les deux, les yeux souffrent un peu sur Meta Quest… Voyez par vous-même avec les trois niveaux du premier monde.

Meta Quest 2PCVR (Steam)

Les différences sont assez flagrantes; sur Meta Quest, tout est plus flou, avec un brouillard type N64, de couleurs plus ternes… Tandis que sur PC les décors sont plus fournis (et plus animés), les effets (fumée et eau notamment) plus « réalistes », etc. Si les niveaux sont exactement les mêmes ainsi que la dynamique globale, la différence graphique est conséquente, mais finalement peu préjudiciable au plaisir de jeu, qui demeure sur Meta Quest. OWVR étant très rythmé et l’ambiance étant assurée par les bruitages et les petites touches d’humour à droite et à gauche, la différence graphique est sans grande importance. Mais on peut faire beaucoup plus propre sur Meta Quest, même avec les limitations du casque autonome. Si vous avez un PC qui permet de faire de la VR – et OWVR n’est pas très gourmand – prenez la version Steam. Dans le cas contraire – ou si l’autonomie par rapport au PC est essentielle pour vous – la version Meta Quest 2 fait tout à fait le job !

Mission réussie

Vous aurez compris que je recommande chaudement « Operation Wolf Returns First Mission VR » aux amateurs du genre. Les petits gars de chez Virtuallyz-Gaming proposent un jeu très divertissant, réalisé avec soin et respect du jeu vidéo, malgré un budget que l’on perçoit limité. Si le jeu vidéo ne proposait que ce type de jeu, il n’aurait jamais atteint le poids économique qui est le sien aujourd’hui. Mais si il n’y avait pas ce type de jeu – simple et divertissant – le vieux Bob ne serait sûrement pas le ludophile passionné qu’il est aujourd’hui.

Bob Dupneu

Par ailleurs

Puisqu’on parle d’un classique passé à la VR, je vous recommande chaudement Duck Hunt VR, une adaptation libre du jeu de chasse au canard de la NES, fantasme de bien des enfants de la génération Club Dorothée ! C’est l’exemple même de ce que devrait toujours donner la réappropriation par un fan enthousiaste d’un classique intemporel…

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